Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un zeste d'acuité
7 novembre 2016

Interview trajectoire (2)

Trajectoire 2, Vincent 

 

Vincent est né en 1979 et travaille à La Trinité sur Mer dans le 56.

 

1. Quelle profession exerces-tu actuellement ?

    Gérant de commerce, Bar tabac

 

2. Décris en quoi consiste ton travail.

    - Accueillir la clientèle

    - Préparer les boissons et servir les clients au comptoir, en salle, en terrasse

    - Installer et remettre en ordre les locaux et le bar

    - Suivre l'état des stocks, identifier les besoins en approvisionnement et établir les commandes

    - Réceptionner les produits et en effectuer le stockage

    - Effectuer la gestion comptable et administrative de la structure

    - Recruter du personnel et le former aux procédures de l'établissement

    - Vérifier les éléments d'activité du personnel

    - Coordonner l'activité d'une équipe

 

3. Travailles-tu en groupe ? Individuellement ? Dans quel type de lieu ?

     En groupe 3 salariés + 2 en saison.

 

4. Depuis exerces-tu cette profession ?

    Depuis un peu moins d’un an

 

 5. Est-ce que ton métier correspond à ta formation initiale ? Si besoin, apporte des explications.

     Oui si on veut. J’ai une formation dans le marketing/publicité, le commerce et la comptabilité (deug éco-gestion + école de commerce). Donc savoir comment conquérir et fidéliser les clients, gérer une structure… faisait partie de ma formation. Même si pour la gérance d’un petit commerce comme un Bar Tabac les diplômes ne sont pas forcément nécessaires, ma formation et mon expérience professionnelle restent un plus dans le quotidien.

6. Décris les grandes étapes de ta trajectoire.

    - Diplôme d’école de commerce

    - Stage puis emploi dans la publicité pendant 1 an ½

    - Une petite période de transition (environ 1 an) pour la mise en place d’un projet de création d’entreprise. Je travaillais pendant ce temps à mi-temps/¾ temps dans la téléphonie mobile en tant que « promoteur des ventes ».

    - Ensuite avec 3 associés j’ai créé Atipik qui a d’abord été une association à but lucratif, une SARL puis une SAS. Au sein d’Atpik j’ai successivement occupé les postes de trésorier de l’association puis gérant de la SARL et enfin directeur général de la SAS. Atipik a compté au plus fort de ses activités jusqu’à 15 salariés. Nous étions spécialisés dans la conquête et la fidélisation client pour tous types de structure (Grands groupes, médias, enseignes nationales, pme…).

     - A la naissance de mon premier enfant, j’ai vendu mes parts de la société Atipik pour me consacrer quelques temps (10 mois) à mon fils et passer un peu de temps en famille après plus de 10 ans chez Atipik.

     - Pour finir des événements familiaux m’ont fait revenir à la source : Le commerce (Bar Tabac) créé par mon Grand-père puis repris ensuite par mon père et finalement par moi…

7. Te sens-tu à ta place dans ta fonction ?

    Oui je pense être légitime en tant que gérant et apprécié de mes salariés et clients. En revanche, le « service pur » en tant que barman peut être un peu frustrant à la longue pour moi, mais les tâches annexes et les perspectives de développement et d’innovation du commerce comblent cette frustration (pour le moment J ).

8. Quelles satisfactions en retires-tu ?

    Comme évoqué plus haut, voir le commerce évoluer :

    - Evolution de la clientèle et du CA

    - Embellissement de l’établissement et amélioration de son image (fidélisation client)

    - Recherche de nouveaux axes de conquête client

    - Relation avec les institutions (mairie, office de tourisme…)  

9. Quels sont les désagréments, les dysfonctionnements, qui te gênent ou que tu aimerais dénoncer ?

    Le désagrément principal est le nombre d’heures de présence nécessaire à la bonne gestion d’un tel établissement qui prive d’une grande partie de la vie familiale et privée.

 

10. Quelles sont tes perspectives pour l’avenir ?

      Très bonne question ! Ce genre de commerce au vu de son emplacement est et sera toujours une très bonne affaire. En revanche, au bout de quelques années de changement et d’améliorations on arrive assez vite à un seuil où il ne reste plus grand-chose à faire à part « entretenir », ce qui représente toujours beaucoup de travail mais qui pour moi pourrait s’avérer beaucoup plus ennuyeux. Quelques challenges intéressants pourraient intervenir dans les années à venir notamment avec les nouvelles législations sur le tabac. Mais à partir du moment où l’on est propriétaire de son affaire, rien n’empêche de la revendre au moment voulu pour faire autre chose !

11. As-tu déjà été en recherche d’emploi ?

     Pas vraiment, il y a eu une période pendant la réflexion autour de la création d’Atipik ou j’ai cherché du travail mais sans vraiment chercher non plus comme je ne pouvais ni m’investir ni m’engager sur du long terme.

12. Si oui, peux-tu raconter comment cela s’est passé ? (Durée, démarches, structures vers lesquelles tu t’es tourné(e)…)

      J’ai passé quelques entretiens pour des emplois trouvés sur internet (sites type cadre emploi ou APEC… Je ne me souviens plus exactement). Mais comme dit plus haut ma problématique de trouver un emploi de « court terme » ne me motivait pas vraiment dans ces entretiens ! Finalement, par relations, j’ai trouvé l’emploi parfait pour moi à cette époque : pas de CDI, uniquement des missions où je pouvais organiser mon emploi du temps dans ses grandes lignes et gagner plus que correctement ma vie en attendant le lancement d’Atipik.

13. Quels conseils me donnerais-tu, moi qui n’ai jamais été confrontée à ces problématiques ?

      Comme ça fait un moment qu’on ne s’est pas vus, je ne sais pas exactement où tu en es dans tes projets. Mais je dirais que pour commencer le plus important c’est d’en avoir un de projet et en fonction de ça les démarches à effectuer suivent.

Si ton projet n’est pas défini et que tu es dans le flou, c’est parfois super intéressant de faire un bilan de compétences… Ça coûte  plutôt cher mais il y a plein de moyens de se le faire financer.

     Une fois ton projet clair :

 Si l’objectif est de trouver un travail intéressant, aujourd’hui le plus efficace c’est la recommandation :

1) Le relationnel, amis, famille, anciens collègues… qui feront grandir ton réseau et te feront souvent rencontrer les bonnes personnes.

2) Internet (viadeo, linkedin..) qui fonctionne comme le réseau des proches sauf qu’il s’étend plus loin et que ça va plus vite.

Sinon il y a toujours les moyens traditionnels : site d’annonces d’emploi, Pôle emploi (etc.) mais il ne faut pas espérer grand-chose via ces canaux sauf coup de chance ou recherche de métiers bien spécifiques ou pour trouver des petits boulots d’appoints permettant la mise en place d’autres projets.

Si ton objectif est de te lancer dans la création d’entreprise au sens large, en gros gagner ta vie à partir de ce que tu produis par toi-même, c’est toujours un peu plus compliqué. Il faut savoir que ça va inexorablement prendre du temps. Par conséquent, il faut pouvoir être serein par rapport à ta vie à côté (famille, amis…) tant sur le plan financier qu’affectif… Un projet ne va pas te laisser beaucoup de temps libre (physiquement mais surtout intellectuellement). Pour résumer, tu y penses 24/24 et tu y consacres toute ton énergie.

J’ai pour habitude à ceux qui me demandent conseil dans la création d’entreprise de leur dire : Si vous voulez vraiment être sereins, ne prévoyez pas de retour sur investissement avant 3 ans. Ça peut être plus rapide et tant mieux, mais si tu n’as pas fait en sorte d’avoir 3 ans de tranquillité devant toi, il faut revoir la façon de lancer le projet. Un projet nécessite 100% d’investissement et tu ne peux pas perdre ton temps à gérer d’autres problèmes que ceux que tu vas déjà rencontrer. Donc avant de se lancer, surtout lorsque l’on est plus âgé et qu’on a des responsabilités de parent (etc.), il faut se faire un prévisionnel sur les 3 ans à venir :

       - Combien je peux investir financièrement dans ce projet (je ne parle pas forcément que de l’apport de base mais aussi du coût de ton travail non rémunéré avant « commercialisation du produit, service … liés à ton activité ».)

       - Si ça ne passe pas, combien de temps puis-je accorder à une activité annexe pour combler les éventuels manques et éviter tout problème venant polluer la mise en place de mon projet ?

       - Mes proches sont-ils prévenus de l’investissement que cela va me demander et sont-ils prêts à l’accepter dans l’état et si non quels compromis sont envisageables ?

       - Qui seront mes soutiens en cas de besoin, de coup dur, de panne de motivation, d’idées… ?

 

Etc., etc., je ne vais pas me lancer dans l’écriture d’un essai sur la création d’entreprise, il doit déjà en exister d’ailleurs, mais l’idée est qu’avant toute chose il faut se contraindre à cet exercice ardu et pénible  de planification sur 3 ans. Rien ne se passera peut être comme prévu mais tu sauras vers qui te tourner ou vers quelle solution te diriger pour écarter tout problème venant polluer la marche en avant de ton projet.

Et dernière chose… Parfois, malgré tout, ça ne fonctionne pas, il faut donc aussi prévoir une porte de sortie pour ne pas se retrouver sans rien (plus facile à dire qu’à faire je te l’accorde … parce que quand on se lance on est persuadé que ça va marcher… sinon on ne se lance pas !!)

Publicité
Publicité
Commentaires
Un zeste d'acuité
Publicité
Archives
Publicité